Vous consultez votre relevé de placements et constatez une baisse de valeur. Et les médias alimentent votre anxiété. Vous ressentez un pincement au cœur et une pointe d’inquiétude : dois-je vendre? Attendre? Changer de placements?
Ces réactions sont normales. Voir son portefeuille diminuer peut ébranler notre confiance, surtout après des mois d’efforts d’épargne. Au Québec, de nombreux épargnants ressentent la même incertitude lorsque la valeur de leurs placements fluctue.
Pourtant, les baisses de marché font partie du parcours de tout investisseur. Elles sont temporaires, souvent suivies de périodes de croissance. L’essentiel est de comprendre pourquoi la valeur fluctue et comment garder le cap sans céder à la panique.
1. Comprendre pourquoi la valeur de vos placements fluctue
Depuis leur création, les marchés financiers ont toujours connu des hauts et des bas. Ils réagissent à une multitude de facteurs :
- Les taux d’intérêt
- l’inflation
- la croissance économique
- les nouvelles politiques
- parfois à l’humeur collective des investisseurs.
Quand ces facteurs fluctuent, la valeur marchande des placements (le prix qu’on paierait pour les vendre aujourd’hui) varie également.
Cela ne veut pas dire que vous avez « perdu » de l’argent. Vous détenez toujours les mêmes parts, les mêmes titres, les mêmes FNB. Leur valeur actuelle est simplement plus basse que la veille.
À long terme, les marchés ont toujours connu des périodes de reprise. Une baisse actuelle n’est souvent qu’une fluctuation normale au sein d’une tendance de croissance durable.
Comprendre ce principe aide à adopter une vision plus sereine. L’investissement est un marathon, pas un sprint!
2. Éviter les réactions impulsives
Lorsqu’on voit la valeur de ses placements diminuer, le premier réflexe est souvent de vouloir agir. Vendre, se protéger, « limiter les dégâts ». Pourtant, c’est souvent la pire chose à faire.
En vendant pendant une baisse, vous transformez une perte temporaire en perte réelle. Tant que vos placements sont conservés, leur valeur peut remonter avec le temps. Les marchés ont toujours fini par se redresser, parfois lentement, mais sûrement.
Résister à l’envie d’agir sous l’effet de la panique est un signe de maturité financière. Mieux vaut prendre un pas de recul, revoir votre plan d’investissement et vérifier s’il correspond toujours à vos objectifs. S’il est bien construit, il est déjà conçu pour traverser ces périodes plus mouvementées.
Même les investisseurs d’expérience ressentent le stress des marchés. La différence, c’est qu’ils savent quand agir et quand simplement laisser le temps faire son œuvre.
3. Vérifier son horizon de placement et sa tolérance au risque
Avant de modifier vos investissements, prenez un moment pour revoir vos objectifs et votre horizon de placement.
Si vous investissez pour la retraite dans 15 ou 20 ans, une baisse à court terme n’aura qu’un impact limité. Surtout en sachant que vous n’aurez pas besoin de la somme totale dès le premier jour de votre retraite. Mais si vous avez besoin de cet argent à court terme, il est normal de vouloir réévaluer votre stratégie.
Votre tolérance au risque joue aussi un rôle important. Certaines personnes dorment mal dès qu’elles voient leur portefeuille baisser de quelques points. D’autres restent parfaitement à l’aise. Il n’y a pas de bonne ou de mauvaise réaction. L’essentiel est de trouver un équilibre qui respecte votre tranquillité d’esprit.
Ces périodes de volatilité sont souvent révélatrices. Elles permettent de mieux comprendre votre véritable relation au risque et d’ajuster votre stratégie pour qu’elle s’ajuste à vos besoins.
4. Revenir aux bases de l’investissement : la diversification
Quand les marchés deviennent instables, la diversification permet à votre portefeuille de mieux encaisser les secousses sans tout faire chavirer.
Diversifier, c’est répartir vos placements entre différents types d’actifs. Par exemple, une portion en actions, une autre en obligations, et une part plus liquide pour les imprévus. Ainsi, quand une catégorie recule, une autre peut compenser, ou du moins limiter la baisse globale.
Cette approche ne garantit pas des rendements constants, mais elle réduit les extrêmes. C’est une manière simple de réduire le risque sans renoncer complètement à la croissance.
5. Adopter les bons réflexes gérer vos placements en période de baisse
Quand les marchés reculent, certaines stratégies peuvent faire toute la différence. Elles vous aideront à traverser la tempête sans paniquer.
1. Avoir un fonds d’urgence solide
Avant de penser à investir davantage, assurez-vous de disposer d’un coussin de sécurité équivalant à 3 à 6 mois de dépenses.
Ce fonds d’urgence, placé dans un compte liquide et sécuritaire, vous protège contre le besoin de retirer vos placements au mauvais moment. Il agit comme une zone tampon : vos investissements peuvent fluctuer, sans que cela menace votre quotidien.
2. Utiliser les pertes à des fins fiscales
Certaines baisses peuvent offrir un avantage fiscal intéressant, mais seulement dans un compte non enregistré (hors REER, CELI, etc.).
Si vous réalisez une perte en capital en vendant un placement, 50 % de cette perte devient une perte en capital déductible. Vous pouvez l’utiliser pour compenser des gains en capital de la même année. Si votre perte dépasse vos gains, vous pouvez reporter le solde aux 3 années précédentes ou indéfiniment vers l’avenir.
Important : La règle de la « perte apparente » s’applique ici. En cas de rachat du même placement dans les 30 jours, l’ARC refusera la perte. Cette règle s’applique aussi si votre conjoint ou une personne affiliée achète le titre.
Cette stratégie nécessite une planification fiscale rigoureuse. On recommande de consulter un fiscaliste ou un conseiller financier. Vous vous assurerez ainsi de maximiser les avantages fiscaux tout en respectant les règles.
3. Maintenir vos achats périodiques
Il peut être tentant de suspendre vos investissements automatiques quand tout semble incertain. Pourtant, continuer d’acheter régulièrement est l’une des forces les plus puissantes de l’investisseur patient.
Adopter la méthode des achats périodiques consiste à investir un montant fixe à intervalles réguliers (DCA : Dollar-Cost-Averaging). Cela permet d’acheter plus d’actions lorsque leur prix est bas et moins quand leur prix est élevé. C’est une stratégie efficace pour atténuer l’impact de la volatilité.
L’essentiel à retenir si la valeur de vos placements baisse
Les baisses de marché font partie de la vie d’un investisseur. Elles ne sont pas un échec, mais une étape naturelle du cycle économique.
Ce qui compte, ce n’est pas la chute momentanée. C’est votre capacité à rester aligné sur vos objectifs et à conserver une stratégie solide.
Un portefeuille bien diversifié, un fonds d’urgence à jour et des investissements réguliers vous permettent de gérer vos placements en période de baisse et traverser ces périodes avec plus de sérénité.
Gardez en tête que les marchés se redressent toujours. Une baisse, aussi inconfortable soit-elle, ne définit jamais votre réussite financière.