Oseriez-vous vous lancer dans la gestion autonome de vos placements?

On peut répartir les aspirants investisseurs autonomes en deux camps: les téméraires et les conservateurs. Auquel appartenez-vous?

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On peut répartir les aspirants investisseurs autonomes en deux camps: les téméraires et les conservateurs.

  • Les téméraires veulent gérer à leur façon même s’ils n’ont pas encore l’expérience et/ou l’éducation pour le faire.
  • Les conservateurs ont de bonnes connaissances financières, mais ne penseraient jamais à se lancer seul à l’eau.

Je ne suis pas pro conseiller ou pro indépendant. Il y a des éléments qui poussent vers l’un ou vers l’autre. Gérer son portefeuille passif par soi-même est une chose, la planification financière et la fiscalité en est une autre. Il faut aussi que la personne ait une bonne stabilité émotionnelle et de l’intérêt à gérer son portefeuille, ce qui n’est pas le cas de tous.

Bien souvent, ces personnes refusent de se lancer à cause de certains mythes entourant la bourse. À l’inverse, peut-être que certains veulent se lancer, mais ne devraient pas!

Conservateurs: gérer un portefeuille soi-même est trop compliqué

Oui, il y a un apprentissage à faire, mais je ne juge pas cela insurmontable.

Un élément important est d’aimer cela. l’individu devra peaufiner ses connaissances et ça ne se fera pas en 2h, il faut être prêt à mettre du temps AVANT d’investir de façon autonome surtout si vous partez de 0.

Avoir des connaissances générales sur la bourse (c’est quoi une action? C’est quoi une obligation? Savoir comment utiliser une plateforme de courtage. Quel est le rendement que je peux m’attendre annuellement en bourse? Si les marchés chutent, qu’est-ce qui est la meilleure chose à faire la majorité du temps? Etc.

Par contre, quand on a une approche passive, non, ce n’est pas si compliqué de gérer un portefeuille pour la retraite quand tout est enclenché. On investit potentiellement dans un fonds pendant 20-30-40 ans de façon périodique…puis c’est tout. 5 à 10 ans avant la retraite, on commence à regarder si l’on doit changer des choses en prévisions de celle-ci.

Pour ceux qui ne savent aucunement où commencer, ma section portefeuilles modèles sert à ça.

Téméraires: n’importe qui peut investir de façon autonome

Personnellement, je ne pense pas que n’importe qui peut investir de façon autonome. Il faut quand même avoir des connaissances sur plusieurs sous-sujets. Gérer un portefeuille d’un particulier, c’est bien souvent gérer aussi sa fiscalité et sa planification financière. On est loin du travail d’un gestionnaire de portefeuille dont 100% de son énergie est concentré à la gestion des investissements.

Aussi, Il y a certains types de personnalité qui ont besoin d’un support émotionnel. Que cela soit la personne trop confiante qui voudrait mettre 50% de son portefeuille dans un titre qui a très bien fait dans les derniers années (ou une nouvelle “perle” qui est le prochain Amazon) ou la personne qui resterait toujours sur les lignes de côté par peur de perdre de l’argent.

Je pense qu’il ne faut pas sous-estimer le soutien émotionnel qu’un conseiller peut apporter. Il y aura toujours des gens qui voudront vendre durant les chutes et investir en empruntant de l’argent quand le marché va bien.

Je dis souvent avec que pour prendre une mauvaise décision accompagnée d’un conseiller, il faut que 2 personnes approuvent la décision. Chaque personne peut empêcher l’un ou l’autre de prendre des décisions qui ne seraient pas jugées bénéfiques à long terme.

Conservateurs: il faut tout comprendre en bourse pour gérer soi-même son portefeuille

Si vous voulez transiger des actions individuelles, il faut avoir un niveau de connaissance élevé. Si vous voulez transiger 1 FNB passif pour le long terme, le niveau de connaissances demandé est beaucoup plus faible.

Voici des éléments de base à savoir:

  • Vous avez déterminé votre profil d’investisseur basé sur votre horizon de placement, vos objectifs votre tolérance au risque;
  • Vous avez déterminé le placement qui vous convient basé sur les éléments précédents;
  • Vous avez décidé votre allocation entre vos comptes enregistrés;
  • Vous comprenez que vous devez garder votre portefeuille jusqu’à votre retraite et que votre portefeuille va chuter…et parfois drastiquement;
  • À un certain moment, vous devez planifier votre retraite.

Si votre situation est simple et que vous savez tout ça (ou que vous êtes loin de la retraite), vous êtes bien partis. Le point est que je ne pense pas qu’il faut être Warren Buffet pour transiger un portefeuille passif.

Téméraires et conservateurs: Un conseiller, c’est juste des frais inutiles

Quel est l’élément commun entre les téméraires et les conservateurs? Un doute que le conseiller soit utile.

Dans leur coeur, ils veulent s’en débarrasser, mais ne se sentent pas d’attaque de le faire tout de suite. Les deux investisseurs veulent se lancer dans la gestion autonomes, mais est-ce vraiment la bonne solution?

Prenons un pas de recul tout en restant factuel.

Un conseiller, ça coûte de l’argent. Donc, on fait naturellement plus d’argent sans conseiller qu’avec un conseiller pour une même décision. Pas besoin d’un doctorat en mathématique pour le comprendre.

Par contre, quand on compare l’investissement avec conseiller versus sans, on fait l’hypothèse que l’individu ferait exactement les mêmes décisions. Donc, que l’individu a toutes les connaissances nécessaires pour s’occuper de ses placements.

Est-ce adéquat de dire que l’on peut passer de l’un à l’autre facilement et simplement éviter les frais? Je ne crois pas.

La personne avec moins de connaissances a beaucoup plus de chances de faire des erreurs et les frais économisés pourrait au final lui coûter cher en mauvaises décisions. Certaines erreurs peuvent être couteuses et encore plus si on les répète sur 30 ans sans s’en rendre compte.

Comment s’orienter dans la décision d’investir de façon autonome ou avec un conseiller?

Pour moi, c’est toujours une comparaison des coûts versus le gain potentiel. Si un portefeuille “optimal” pourrait nous rapporter 300$ de plus par année, mais que ce portefeuille génèrerait, d’un autre côté, des coûts plus élevés de 700$ par année (ex: le conseiller doit gérer le portefeuille), on ne devrait pas chercher ce portefeuille “optimal”, car en incluant les coûts, il ne l’est pas! On est gagnant de 400$ en ayant un portefeuille légèrement moins “optimal”, mais en n’ayant pas de conseiller.

Dans l’exemple, l’investisseur peut en quelque sorte faire des erreurs avec un impact cumulatif de 400$ par année sur son portefeuille. Au final, l’investisseur aurait le même résultat après frais qu’avoir travaillé avec un conseiller compétent et d’avoir pris les décisions optimales. Si l’investisseur ne fait aucune erreur, il gagne 400$ de plus.

Est-ce qu’avoir un conseiller est toujours une mauvaise idée? Bien sûr que non. Par contre, comme je l’ai montré, il est sage de regarder “la valeur du conseil” versus “le coût du conseil”.

Si vous payez 5K$ de frais par année (ce qui peut être l’équivalent d’un portefeuille de 200K$ avec un ratio de frais de gestion de 2.5%) et vous n’avez pas l’impression qu’on s’occupe de vous, cela devrait sonner des cloches.

Téméraires: Les conseillers sont tous malhonnêtes, donc il vaut mieux gérer soi-même

Non, ils ne sont pas tous malhonnêtes. Il y a des mauvais dentistes, avocats, plombiers et conseillers. La nuance que j’apporterais est que, parfois, les conseillers vous proposent ce qu’ils peuvent. Pour des questions règlementaires ou par des limitations techniques.

Les conseillers en succursale sont parfaits pour quelqu’un avec peu d’actifs, car c’est très facile de rencontrer quelqu’un pour avoir des conseils. Par contre, ceux-ci sont souvent très limités dans ce qu’ils peuvent offrir. Généralement, des produits de l’institution pour laquelle ils travaillent. Il y a un conflit d’intérêt assez flagrant dans ce qu’ils vous conseillent.

Le point positif, c’est que même si vous avez 2000$, vous pouvez vous faire conseiller. Plus on a d’actifs et plus on peut avoir une gamme de services, des professionnels plus qualifiés et pour un prix de plus en plus raisonnable en pourcentage de son actif. Bref, il faut chercher une qualité de conseil qui concorde avec vos avoirs.

Si vous avez 2000$, vous ne pouvez pas vous attendre à avoir la qualité de service de quelqu’un qui possède 500K$. Si vous avez 500K$…cherchez une meilleure qualité de service qu’une succursale bancaire!

Conclusion

Ce que j’aime de quelqu’un qui gère son portefeuille c’est qu’il va prendre beaucoup plus conscience de sa situation qu’avec un conseiller. Il va faire davantage de recherche et s’éduquer sur le sujet.

Ce que j’aime de quelqu’un qui est avec un conseiller c’est qu’il va progresser avec le conseiller. Il tire ses informations d’une source crédible et il battit ses connaissances chaque année en posant des questions. Il a moins de chance de se tromper comparativement à l’investisseur autonome.

Les deux méthodes comportent des pièges:

  • Avec le conseiller, il faut regarder combien cela nous coûte au bout de la ligne.
  • Pour l’investisseur autonome, il faut s’assurer que notre plan est adéquat et qu’on ne s’improvise pas.

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