Notre cerveau aime aller vite. Trop vite, parfois. Pour éviter la surcharge et faciliter la prise de décision, il prend des raccourcis. Les fameux « biais cognitifs »!
Ils sont pratiques pour choisir un restaurant… beaucoup moins pour choisir un placement!
Le hic? Notre cerveau ne fait pas la différence entre une décision banale et un choix qui pourrait affecter notre avenir financier. Et c’est justement là que les biais deviennent sournois! Ils nous influencent, souvent à notre insu.
Dans notre article précédent, on explorait leur impact dans la vie de tous les jours. Aujourd’hui, on passe aux choses sérieuses : comment les biais influencent-ils nos décisions en matière d’investissement.
1. Quand nos biais influencent nos décisions financières
On aime croire que nos décisions d’investissement sont rationnelles. Après tout, le sujet nous intéresse, on lit, on s’informe et on a l’impression d’être prêt.
Mais, malgré nos connaissances, notre cerveau aime couper court. Il emprunte des raccourcis qui peuvent biaiser notre jugement.
Voici deux exemples où des investisseurs se sont laissé piéger :
Julie, nouvelle investisseuse, voit un influenceur vanter les mérites d’un FNB que tout le monde semble acheter. Elle se dit : « Si autant de gens en parlent, ça doit être bon! ». Elle investit sans vérifier les frais, la stratégie ou même les risques. Quelques mois plus tard, le fonds chute lourdement. Julie réalise qu’elle a suivi la foule plutôt que son plan… et qu’elle a succombé aux biais de popularité.
Marc, de son côté, découvre une action à 100 $. Un mois plus tard, elle descend à 80 $. Il se dit : « C’est une aubaine! Elle vaut 100 $, elle va donc remonter. » Pourtant, rien ne garantit ce retour. La situation de l’entreprise n’est plus la même. Mais Marc reste fixé sur le premier prix qu’il a vu, ce qui influence sa décision et lui coûte cher. Il est tombé dans le panneau du biais d’ancrage.
Ces deux investisseurs étaient convaincus que leur choix était rationnel. Mais leur cerveau leur a joué un tour! Ils réalisent qu’il n’y a pas que le marché qui joue contre eux…
2. Les biais qui sabotent vos investissements
Même les investisseurs les plus prudents peuvent se faire piéger par ces raccourcis mentaux.
Voici d’ailleurs 5 biais parmi les plus fréquents. Vous pourrez ainsi reconnaître les moments où vous pourriez, vous aussi, tomber dans le panneau.
Ces 5 biais ne sont qu’un aperçu des nombreuses distorsions qui influencent notre façon d’investir. En étant conscient de leur existence, vous reprendrez une partie du contrôle.
Pour aller plus loin, nous vous suggérons le livre de Michel Villa intitulé Pile et Face : combiner raison et émotion pour réussir en Bourse.
3. Comment éviter les biais en investissement
Savoir repérer un biais, c’est bien. Mais le plus important est de limiter son influence sur vos décisions. Surtout lorsqu’il s’agit d’argent.
Le monde de l’investissement est un terrain fertile pour les émotions et les raccourcis mentaux. Pensez à l’excitation face à une hausse des marchés. Pensez aussi à la peur pendant la baisse. À l’envie de suivre la foule. À la peur de manquer une occasion ou encore au risque de tout perdre. Ces pièges peuvent vous coûter cher!
Voici quelques stratégies pour réduire leur impact.
1. Déterminer votre tolérance au risque
Avant même de choisir vos placements, définissez le niveau de volatilité que vous êtes prêt à accepter. Ce repère vous aidera à rester fidèle à votre stratégie, même en période de crise. Il vous aidera également à ne pas céder aux décisions impulsives dictées par la peur ou l’enthousiasme!
Utilisez l’outil de l’Autorité des marchés financiers pour établir votre profil d’investisseur et votre niveau de tolérance au risque.
2. Établir des règles claires avant d’investir
Décidez à l’avance des critères qui guideront vos choix. Par exemple :
- Votre objectif
- L’horizon de placement
- Le niveau de risque
- La liquidité
- La protection du capital
- Les types d’actifs
- Le rendement minimal attendu
Ces paramètres vous protégeront de vos émotions et des tendances du moment.
3. Chercher un regard extérieur
Un conseiller neutre, un pair ou un mentor peuvent vous aider à détecter vos angles morts. Partager vos réflexions et vos intentions avant d’agir permet de valider votre analyse. Vous évitez ainsi de vous enfermer dans votre propre logique.
4. Miser sur la formation continue
Mieux vous comprenez les marchés, les produits financiers et les comportements humains, plus vous serez outillé pour repérer vos biais. Lire, suivre des formations, écouter des experts vous aidera à prendre des décisions éclairées et moins impulsives.
👉🏼 Vous aimeriez investir mais ne savez pas par où commencer? Notre formation gratuite a été pensée pour vous!
En conclusion
Les biais cognitifs font partie de la nature humaine. Ils ne disparaitront pas. Mais, en cultivant votre esprit critique, vous limitez leur influence. C’est cette discipline, plus que la chance ou le timing parfait qui fera toute la différence dans vos résultats à long terme.